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6 mai 2010

Le temps de l'Afrique au Collège de France (partie II)

Le temps de l'Afrique au Collège de France (partie II)

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L'Afrique n'est pas la Chine

La croissance démographique et économique de l'Afrique n'est pas comparable à celle de la Chine. D'une part parce que ces deux continents répondent à une histoire distincte, d'autre part, parce que la Chine s'est positionné sur les marchés mondiaux via la production massive de produits manufacturés. L'Afrique fonde davantage son rôle économique sur sa capacité en ressources énergétiques et agricole.

La Chine, au même titre que l'Amérique du Nord, ne peut pas se nourrir... A l'inverse, l'Afrique possède un potentiel de terres agricoles cultivables non encore exploité. Tout l'enjeu consiste à faire de l'Afrique un grenier du monde intelligent (pour elle). Curieux paradoxe en effet que de savoir qu'aujourd'hui l'Afrique importe des denrées alimentaires et parvient difficilement à se nourrir alors même qu'elle est virtuellement capable de nourrir d'autres pays en plus d'elle-même (bastion exportateur). Il s'agit donc de trouver une politique de développement agricole efficace, adaptée au schéma de pensée local (qui de l'application de la logique privative des terres) et corrélée à une politique de développement des infrastructures (routes, barrages etc.) concluante. N'oublions pas que les continents qui ne parviennent plus à se nourrir entraînent automatiquement une flambée des prix des matières premières : ce qui est une opportunité à saisir pour une Afrique virtuellement comprise comme le futur grenier du monde.

La question démographique est également essentielle : en 2040 l'Afrique sera aussi peuplée que la Chine. Cette donnée n'est pas à négliger : le facteur démographique est tout de même le principal argument qui fonde la légitimité de la présence de la Chine sur la scène internationale.

De manière schématique, une forte croissance démographique est un facteur propice à une densification des flux migratoires et des pressions sur les ressources naturelles (foncier, qualité des sols etc.). A la fois facteur de dynamisme et de pression,  elle traîne en son sillon des problématiques resserrées telles que l'accès à l'éducation et à la formation. Vue de l'Europe, la croissance démographique de l'Afrique raisonne tristement dans le concept du « péril noir ».

L'immigration africaine, autrement désignée par l'expression dramatisée « péril noir », ne constitue finalement qu'un phénomène mineur dans les processus de migration de population à venir. Selon Sylviane Guillaumont, plutôt que de se focaliser sur la conception du péril noir l'on devrait s'attendre plutôt à des flux de migration internes au continent africain (ce qui n'est pas sans soulever de nombreuses questions ni sans nous concerner, non plus).

Le vrai danger concernant cette croissance démographique est finalement qu'elle n'entraîne aucune croissance. Ce marasme aurait pour conséquences directes des risques de pandémie et l'accroissement de violences, des phénomènes de milices, de pillages... et plus loin encore de guerre civile. Comme le souligne justement Jean-François Bayart, la délinquance n'est autre qu'une réponse légitime à un manque de structures : il ne s'agit là que d'une expression urbaine et non canalisée de la politique. De même, la guerre est une matrice tragique de recomposition des rapports sociaux.

Source : solidaires du monde  www.solidairesdumonde.org

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