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19 décembre 2009

Sommet sur le climat : L'accord qui n'en était pas un provoque un psychodrame à Copenhague

COPENHAGUE — L'accord climat entre une trentaine de chefs d'Etat des grandes économies de la planète a généré un psychodrame aux dernières heures de la conférence de Copenhague.

Impuissant, les yeux rougis de fatigue, le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen qui présidait l'ultime session plénière, a dû se contenter depuis sa tribune de passer le micro pour une litanie d'invectives.

L'heure tardive - près de 03H00 du matin à la reprise des travaux - ajoutant l'exaspération à la frustration après douze jours de vaines négociations, le petit archipel de Tuvalu, dans le Pacifique sud, attaque bille en tête.

En profond désaccord avec le texte, qui fixe un réchauffement maximal à 2°C, son représentant le compare "à une poignée de petite monnaie pour trahir notre peuple et notre avenir".

Les petites îles militent pour que le réchauffement soit contenu à 1,5°C, sous peine d'être envahies par les flots.

L'Amérique du Sud passe alors à l'offensive: successivement, la Bolivie, le Venezuela, Cuba, accusent M. Rasmussen d'avoir "fait obstacle à la démocratie et à la transparence" et conduit "un coup d'Etat contre les Nations unies".

Théâtrale, la déléguée vénézuélienne brandit un doigt entaillé en expliquant qu'elle s'est coupé la main pour se faire entendre: "Il n'y a aucun consensus autour de ce document, nous ne voulons pas en discuter".

Mais le ton monte d'un cran quand le représentant du Soudan, Lumumba Stanislas Dia-Ping, compare le plan climat des chefs d'Etat à l'Holocauste. Cette déclaration, assène-t-il, "appelle l'Afrique à signer un pacte suicidaire". "C'est une solution fondée sur des valeurs qui ont envoyé six millions de personnes dans les fours en Europe".

"Répugnant", s'insurge le ministre britannique de l'Environnement, Ed Miliband, venu s'assoir sur les bancs américains. "Méprisable", ajoute la Suède.

Le Français Brice Lalonde raconte alors que son pays a défendu "jusqu'au bout" l'objectif d'un degré et demi: "Un seul grand pays s'y est opposé", insiste-t-il. Il confiera, à part, qu'il s'agissait de la Chine. "Les procédures (des Nations unies) nous menaient dans l'impasse. Les chefs d'Etat se sont mis à la tâche pour essayer de nous aider", ajoute-t-il en se disant "profondément blessé par les soupçons portés contre nous".

Le chef de la délégation américaine, Todd Stern, rappelle que son président a longuement consulté ses homologues brésilien, indien, chinois et sud-africain et trouve "décevant de voir ce travail non reconnu, voire déshonoré par certains qui y ont participé".

Dessima Williams, représentante de Grenade surgit alors en appui: "J'appelle mon frère du Soudan à revoir sa position et à réfréner ses sentiments et je peux l'y aider".

Kevin Conrad, délégué de la Papouasie Nouvelle-Guinée qui avait créé la sensation en 2007 à Bali, en faisant huer les Etats-Unis, défend à son tour un texte qui, "même imparfait, montre la volonté de nombreux pays industrialisés de réduire leurs émissions" de gaz à effet de serre et dont "beaucoup de faiblesses sont dues au G-77", la coalition des pays en développement que dirige le Soudan.

Le président souhaite en finir, il rappelle que certains ont des avions à prendre. Il est 06H00 passé. Copenhague aurait dû fermer ses portes il y a déjà douze heures, vendredi soir.

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