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23 février 2009

Livre africain :Les éditeurs africains peinent à trouver des solutions

Meilleure diffusion du livre
Publié le : 23.02.2009 | 07h19
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Par : Abdallah Darkaoui
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A l'heure de la mondialisation, le livre devient l'allié de tous les combats pour la diversité culturelle et linguistique et pour l'accès aux savoirs et au développement.

En Afrique, notamment subsaharienne, le nombre d'éditeurs augmente au même titre que celui des éditions. Pourtant la diffusion reste le parent pauvre de la chaîne de production du livre.

«De toute évidence, les moyens à déployer pour mieux faire circuler le livre pose problème, la diffusion-distribution étant le maillon faible de la chaîne de production du livre», estime Abid Nouri, président de l'Union des éditeurs tunisiens et maghrébins.

Par le passé, relève-t-il, les gouvernements et les Etats se chargeaient de cette mission qu'est l'édition, mais aujourd'hui ils ont cédé l'essentiel de cette activité au secteur privé, alors que le livre demeure un outil fondamental de sensibilisation et de promotion sociétale.

Pour ce patron d'une maison d'édition en Tunisie, il faudrait faire en sorte que le livre ne soit plus perçu comme un bien économique. «Les investisseurs eux-mêmes n'imaginent pas que le livre puisse être un bien marchand».

Même son de cloche chez Mariame Kanté, éditrice sénégalaise pour qui le déficit en matière de distribution du livre est la grande problématique à laquelle font face les maisons d'édition africaines.

«Au Sénégal, on compte seulement deux bibliothèques situées dans la capitale Dakar», a-t-elle fait observer.

«Le réseau de libraires est inexistant ou peu développé: il y a des livres mais il y a un grand problème de disponibilité. Les ouvrages ne sont pas bien distribués dans les villes et encore moins dans les zones rurales», déplore-t-elle.

Selon elle, toute action de promotion du secteur de l'édition à l'échelle de l'Afrique doit avoir pour préalable un effort d'intégration régionale des Maisons d'édition. «Si l'on ne peut pas parler de distribution du livre sénégalais dans les pays frontaliers, comment voulez-vous qu'on y pense pour ce qui est du Maghreb et du reste du continent», se demande-t-elle.

De son côté, l'éditeur marocain Abdelkader Retnani plaide pour la promotion et la mise à niveau du réseau des librairies et bibliothèques, estimant que «c'est justement le manque de professionnalisme au niveau des libraires qui freine pour beaucoup la circulation du livre».

Selon lui, les instances concernées sont appelées à remédier à cette situation en procédant à la création de nouvelles bibliothèques dans différentes régions, autres que celles de Rabat et de Casablanca. «La mise à niveau des librairies, ce maillon faible de toute la chaîne, permettra à coup sûr de mieux faire connaître l'auteur marocain, non seulement au Maroc mais aussi dans d'autres pays, et favorisera la commercialisation de ses ouvrages», suggère M. Retnani.

En matière d'édition, le marché le plus captivant reste le manuel scolaire qui représente 90 pc du chiffre d'affaires, indique pour sa part Ange Félix N'Dakpri, président de l'Association des éditeurs ivoiriens, notant que «ce sont des ouvrages obligatoires et prescrits par l'Etat qui génèrent les recettes les plus importantes».

Les frais de financement, de fiscalité et de douane font que le livre africain est cher puisque les intrants ne sont pas tous détaxés, a-t-il expliqué, appelant à la mise en place de fonds de soutien à la création, la production et la diffusion.

Serge Dontchueng Kouam, directeur général de l'AES au Cameroun, a estimé de son côté qu'«en l'absence d'infrastructures pour la profession, l'éditeur doit être constamment soutenu par les instances de tutelle».

Abondant dans le même sens, M. Ndiaye a souligné que «les politiques du livre dans les pays d'Afrique subsaharienne ne sont pas encore systématisées, et sans l'édition scolaire, le travail de d'éditeur est très difficile».

La coopération Sud-Sud est-elle la solution? L'étroitesse du marché africain et la quasi-absence de réseaux régionaux de l'édition, combinés à l'inefficacité de certaines politiques nationales du livre et au manque de capitaux, freinent l'émergence d'une véritable industrie du livre. La promotion de la coopération entre les pays du continent semble être le meilleur remède, selon certains professionnels africains.

«L'Afrique a toujours été une terre d'accueil des livres étrangers», a assuré Serge Dontchueng Kouam,. « Il est temps que cette situation change. Et pour ce faire, il faut professionnaliser le métier et s'adapter au marché international pour réussir la coopération aussi bien Sud-Sud que Nord-Sud «, a-t-il estimé.

Il a expliqué que les coûts peuvent être ramenés à des proportions raisonnables par le biais de la promotion de la coproduction et de la coédition dans le cadre de partenariats entre les Maisons d'édition africaines.

L'intégration régionale peut aider à résoudre certains problèmes tant elle constitue le garant de l'élargissement du marché, affirme le Sénégalais Ndiaye, déplorant toutefois que l'Afrique reste toujours subdivisée en plusieurs zones linguistiques (francophone, anglophone, lusophone..).

«L'intégration régionale pourrait être une vraie opportunité si elle est bien conçue puisqu'elle permettra d'échanger les livres. Il peut y avoir même des transferts des compétences et des traductions», a souligné M. N'Dakpri, appelant à une profonde réflexion sur le transport des livres, une grande visibilité au niveau de toute la chaîne de production du livre et la mise en place d'un site-web pour présenter un catalogue exhaustif de la production africaine.

Autant dire que les éditeurs africains, longtemps à la traîne et en quête de professionnalisme, ne semblent pas manquer de dynamisme et surtout d'idées dans un marché mondial de plus en plus exigeant.

Par MAP

Source : www.lematin.ma  journal en ligne marocain

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Commentaires
M
D´abord je vous remercie infiniment d´avoir posté un tel sujet, cher ami; derrière le livre, il y a une problématique immense: celle du savoir imaginaire, spéculatif, de la rationnalité et des normes. Dans toute leurs formes fructueuses: discussion, énoncé, critique, conservation et rapport de référence objective ou critique. Et dans la traîne actuelle du développement de cet important secteur social de la propagation et de la diffusion des idées ainsi que de leur critique, on mesure combien l´Afrique stagne ou est en retard. Or ce continent, pour sortir de ses contradictions, doit apprendre rapidement à discuter, à s´informer, à émettre des idées logiques et objectives résolvant non seulement ses problèmes effectivement, mais aussi en apportant au monde sa vision et son intelligence pratique et spéculative.<br /> Il est dommage que les africains voient toujours les choses avec leurs yeux traditionnalistes ou comme c´est souvent le cas, avec les yeux du colonisé suiviste et aliéné. Or, pour résoudre les problèmes spécifiques culturels africains, et même apporter une vue évidente et nouvelle à la connaissance, il faut faire preuve d´originalité. Ainsi n´est-il pas étonnant que l´Afrique néglige l´énergie solaire alors que celle-ci représente une source fructueuse et logique pour son développement ? beaucoup de fausses idées, de mensonges et d´allégations gratuites nous ont été inculquées par nos traditions rétrogrades ou même par la colonisation; comment pouvons-nous remettre les choses en droit chemin si nous nous gardons ou nous refusons à chercher la vérité ? Le livre, la valeur de l´écrit sont important pour l´avenir de n´importe quelle culture, ne nous y trompons pas. la culture qui n´a pas appris à épanouir et à cultiver l´imaginaire de ses enfants, c´est une culture qui, à la longue, est vouée à une mort sans gloire et sans sépulture. Même Obama met sur pied un programme d´investissement résolu dans l´éducation et l´instruction...il ne faut donc se faire aucune illusion: ce qui compte, c´est ce que les gens ont dans la tête et leurs capacités créatives et extrapolatives pour résoudre au mieux leurs problèmes existentiels, pas ce qu´ils vont apprendre à répéter et à imiter. Et le livre et la connaissance au sens le plus conscient et engagé permet d´enrichir l´esprit et donner au sujet connaissant des instruments plus efficaces que ceux qui n´ont pas eu cette chance ou s´en sont gardés. <br /> <br /> Musengeshi Katata<br /> "Muntu wa Bantu, Bantu wa Muntu"<br /> Forum Réalisance
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