La force de la littérature africaine
Gérard Lambert-Ullmann. Propriétaire de la librairie Voix au chapitre à Saint-Nazaire. Quelle sélection réservez-vous au festival des Escales ? J'ai sélectionné une soixantaine de livres, surtout des titres africains. Il y a bien quelques ouvrages sur le blues mais quand on parle « musiques noires » (N.D.L.R. thème des Escales), on pense Afrique. J'ai fait un panorama accessible à tous : jeunesse, roman, fiction... Ce sont surtout des romans de poche, faciles à transporter d'un concert à l'autre. Des coups de coeur pour certains auteurs ? Le livre d'Alain Mabanckou Verre Cassé est une perle. Ce sont des discussions entre des personnages hauts en couleurs dans un café africain. Il y a beaucoup d'humour.Allah n'est pas obligé, de Ahmadou Kourouma parle des enfants soldats. C'est un livre très fort. Tout comme Photo de groupe au bord du fleuve d'Emmanuel Dongala. Ce sont les histoires de femmes, de femmes fortes, qui savent se battre, qui affrontent viols, guerres et autres atrocités. Les particularités de la littérature africaine ? C'est une littérature qui a beaucoup de force, de vie. Souvent les auteurs français parlent de leur nombril, pourtant ils n'ont souvent rien vécu de dur dans leur vie. En Afrique, c'est différent. La vie quotidienne est assez dure. Dans certains petits bouquins africains, c'est plus concentré, il y a plus de matières, d'histoires. Elle fait réfléchir, et c'est bien l'un des buts de la littérature. Stand de Gérard Lambert-Ullmann, salle Jacques Brel (le Bogolan), ouvert à partir de 18 h les deux jours.
Depuis 16 ans, Gérard Lambert-Ullmann a son stand aux Escales. Et la littérature africaine est à l'honneur.