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24 octobre 2009

Les évêques africains dressent un réquisitoire contre les dirigeants politiques et dénoncent les faiblesses de l'Eglise

Dans une synthèse de leurs travaux de ces dernières semaines, les pères synodaux ont fermement demandé, vendredi, aux responsables politiques catholiques africains de se comporter comme des "saints" pour le bien de leurs peuples ou de quitter leurs fonctions ; ils ont aussi interpellé les non-catholiques, les puissances étrangères et leur propre clergé.

Au fil de leurs interventions et, tout en reconnaissant à l'Eglise catholique une croissance et un dynamisme réels, les évêques africains, se sont montrés particulièrement sévères envers leur propre institution ; ils ont critiqué des pratiques qui, selon eux, mettent en péril la crédibilité de l'Eglise sur place. "Il faut avoir le courage de dénoncer ce qui est mal au sein de l'Eglise", a lancé Polycarp Pengo, l'archevêque tanzanien de Dar es-Salaam. Il a ainsi fustigé "l'autoritarisme, le tribalisme et l'ethnocentrisme" de certains responsables d'Eglise, engagés aux côtés de partis politiques, tandis qu'un de ses confrères déplorait "l'implication des prêtres dans la corruption".

Inquiet des pratiques culturelles "occultes" de certains membres du clergé, un évêque nigérian a aussi estimé que "les libations, le culte des ancêtres, les sacrifices offerts aux idoles et aux dieux ne sont pas compatibles avec le message de l'Evangile".

Il a appelé le synode à réfléchir à une meilleure formation des séminaristes et des prêtres. Quant aux fidèles, attirés par les "sectes" pentecôtistes qui, à coup de "millions de dollars" leur proposent des "solutions rapides à leurs problèmes", ils ont été invités à "développer une spiritualité équilibrée". "Ces groupes souvent agressifs parlent de l'Eglise catholique comme d'une Eglise morte", s'est inquiété Mgr Martins, du Nigeria, qui a proposé "l'instauration de petites communautés chrétiennes" pour que les fidèles s'y sentent reconnus et, le cas échéant, aidés.

Les évêques ont aussi invité les religieux qui ne respectent pas toujours leur engagement de pauvreté et de célibat, à "se rappeler que les offrandes apportées par les fidèles ne sont pas destinées au seul clergé mais aux pauvres et à l'Eglise en général". En Afrique, il n'est pas rare que des prêtres ou des évêques gèrent une entreprise commerciale.

Avec constance, les évêques ont également mené la charge contre les responsables politiques et leur mauvaise gouvernance, "cancer qui dévore le continent", selon les termes d'un évêque kenyan. L'archevêque de Dakar (Sénégal), Théodore-Adrien Sarr, a dénoncé "la corruption des dirigeants africains qui accordent des avantages et des profits démesurés aux multinationales au détriment de leur pays, les conflits armés fomentés par les marchands d'armes et le pillage des ressources naturelles".

L'un de ses confrères tanzaniens a déploré que les hommes politiques considèrent leur élection comme un "permis de voler", dénonçant au passage les gouvernants qui "croient en la sorcellerie, la superstition et l'occultisme".

Par ailleurs, même si la période coloniale est aux yeux de ces évêques largement dépassée, l'influence de la "pensée unique" de l'Occident est copieusement fustigée. Elle aurait des influences "nocives" sur la famille et le mariage, et favoriserait, entre autres, l'avortement, l'homosexualité et "une confiance irréaliste en l'efficacité du préservatif" dans la lutte contre le sida, laquelle passe surtout, selon eux, par la fidélité et l'abstinence. Ce sujet avait fait polémique lors du voyage du pape Benoît XVI en Afrique, lorsqu'il avait déclaré que l'utilisation du préservatif "aggravait le problème " de la pandémie.

Egalement inquiets de la vague d'émigration qui touche l'ensemble du continent, les évêques ont estimé que les solutions, notamment la lutte contre la pauvreté, sont à rechercher sur place : "Nous nourrissons l'espoir de susciter chez les Africains subsahariens un sursaut ou une renaissance de l'homme noir", a déclaré le cardinal sénégalais. Il a appelé les gouvernants à prendre en main "le destin de leurs peuples".

Les pères synodaux devaient remettre à Benoît XVI une série de propositions concernant les actions spécifiques de l'Eglise en Afrique.

Stéphanie Le Bars

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Commentaires
Y
Salut Hervé,<br /> <br /> Tu ne m'avais pas dit que tu faisant des travaux d'entretien sur ton blog.<br /> Pas mal le coup de jeune.<br /> Je t'attends à Ponton.<br /> <br /> Lio
E
je me réjouit des résolutions de ce synode car plusieurs pluies sont tombées et la hauteur de l'eaeu a augmenté sous les carniveaux.C'est bien que les prêtes de l'églises ont pris leurs responsabilités en mains dans un climat où ils ont laisé les autorités politiques de l'afrique violées à la barbe du peuple la laÏcité de nos Etats. Imaginer que les autres réagissent face à nos impairs qu'arrivera-t-il à l'Afre? Enfin le réveil.
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