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27 août 2007

Pression sur les matières premières : enjeu climatique mondial

Voici pour vous un document très instructif du journal on line algérien "L'expression"  http://www.lexpressiondz.com/article/8/2007-08-27/45392.html

Celui-ci parle des enjeux futurs à  propos des matières premières.

En ce qui nous concerne,  les prochaines années vont être cruciales pour le continent africain qui détient près de 3/4 des matières premières mondiales.

Cette position stratégique, couplée à l'inévitable ancrage de l'Afrique à la démocratie quelles que soient les reculades actuelles et actions des dictatures soutenues par l'Occident, obligent les Occidentaux à chercher de nouveaux territoires cela du fait même de l'intrusion de l'Inde et de la Chine sur l'échiquier économique mondial.

Actuellement les Occidentaux se font la course pour se disputer les fonds marins internationaux susceptibles de leur fournir des matières prèmières. C'est le cas actuellement des zones polaires.

LES CONSÉQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Le dégel de l´Arctique et la curée vers le pétrole
27 Août 2007 - Page : 15

«Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent». Jean-Paul Sartre

Depuis quelques semaines, l´information nous parvient sur une compétition entre la Russie, le Canada et les Etats-Unis quant à l´occupation de l´Arctique suite au réchauffement climatique qui s´accélère. Un peu de géographie: les terres émergées de l´Arctique recouvrent environ 14 millions de kilomètres carrés dont près de 80% se trouvent en Fédération de Russie et au Canada, environ 16% dans les pays nordiques et environ 4% aux Etats-Unis...
En Fédération de Russie, pays qui couvre 12,6% de la surface émergée du globe, de vastes régions ont été profondément dégradées par les activités d´extraction minière, la foresterie, les incendies, la pollution atmosphérique ou la conversion à l´agriculture et l´érosion est généralisée et va en augmentant. Ces dernières années, environ 70 millions d´hectares de toundra ont été dégradés du fait de la destruction des sols et du couvert végétal imputable à la prospection, à l´exploitation des ressources minérales, à la circulation de véhicules. Outre une exploitation accrue des ressources, la construction de routes et autres infrastructures est en train de changer la face du paysage arctique: en Norvège, par exemple, la superficie des terres laissées à l´état naturel est passée de 48% en 1900 à 11,8% en 1998. le tourisme, qui est en train de se développer dans l´Arctique: en 2000, plus de 1,5 million de personnes ont visité l´Arctique (Caff, 2001). On craint néanmoins que le tourisme ne soit une source de dégradation de l´environnement en exerçant une pression excessive sur les terres, la faune et la flore sauvages, l´eau et autres besoins essentiels, ainsi que sur l´infrastructure de transport.(1)

L’Arctique objet de toutes les convoitises


Voilà l´Arctique avant l´accélération du réchauffement climatique. Depuis, l´examen de carottes de glace montre qu´il y a plus de CO2 dans l´atmosphère qu´au cours des 600.000 années passées. Entre 1960 et 2002, les émissions anthropiques annuelles de CO2 ont à peu près triplé dans le monde. Elles ont augmenté d´environ 33%, rien que depuis 1987.
Le réchauffement au cours de ce siècle devrait, selon les prévisions, être compris entre 1,4 et 5,8° C. Les impacts du changement climatique sont déjà visibles, notamment: rétrécissement de la calotte glaciaire de l´Arctique, accélération de l´élévation du niveau des mers, recul des glaciers partout dans le monde, dégel du permafrost, débâcle plus précoce des cours d´eau et des lacs, intensité et durée croissantes des tempêtes tropicales, allongement des saisons de végétation dans les régions de moyenne et haute altitudes, et modifications des aires de répartition et du comportement des plantes et des animaux. Dans l´Arctique, le dégel des tourbières libère du méthane, un gaz
à effet de serre encore plus puissant que le CO2. Les scientifiques craignent de plus en plus la possibilité d´un changement brutal du climat, avec, notamment une diminution des courants océaniques, comme le Gulf Stream qui réchauffe l´Europe, et la modification du régime des pluies comme la saison des moussons, qui auront des répercussions sur la sécurité alimentaire de milliards de personnes.

En 1969, Neil Armstrong, le légendaire astronaute américain, avait planté un drapeau sur la Lune. En 2007, les Russes rééditent le même exploit en Arctique. Deux sous-marins de poche, Mir-1 et Mir-2, transportant des explorateurs russes, ont réussi à atteindre, jeudi 2 août 2007, le plancher de l´océan Arctique. Soit une plongée de 4261 mètres. Et pour marquer leur terrain, les équipes de scientifiques russes vont même planter un drapeau russe en titane. Car pour Artour Tchlingarov, un député russe qui est à la tête de la mission, «toucher le fond à une telle profondeur, c´est comme faire le premier pas sur la Lune». Au-delà de l´intérêt scientifique et de la performance technique que représente une telle épopée marine, le message que le Kremlin veut faire passer à la planète entière est assez simple: pas touche à mon Arctique et à son or noir. Sous les calottes de glaces de cet océan se cachent, selon les spécialistes des hydrocarbures, 25% des réserves mondiales de pétrole. Les vaisseaux sous-marins, munis de bras mécaniques et tous deux amarrés par deux brise-glace du port de Mourmansk (mer de Barents), vont donc sonder les ressources cachées au fond de l´Arctique. Et montrer aux Etats-Unis que le Kremlin veut s´arroger tout «son Arctique» et ses trésors. Une mission «urgente», selon le président russe, Vladimir Poutine. Sans oublier que les Américains ne sont pas les seuls à regarder avec gourmandise les sous-sols de la région. (2)
La Russie, qui s´est engagée dans la course aux ressources minérales de l´Arctique face aux concurrents potentiels que sont les Américains, les Canadiens, les Danois et les Norvégiens, revendique une vaste partie du fond marin de l´Arctique, au niveau du pôle Nord. Elle fait valoir qu´il s´agit du prolongement de la plaque continentale russe.

Après les récentes expéditions, russe, canadienne et danoise, un navire américain s´est rendu à son tour dans l´Arctique. Le but est de déterminer quelle partie de la région peut être considérée comme territoire américain. La mission de cartographie de quatre semaines du brise-glace militaire Healy qui a débuté le 6 août a pour objectif de faire le relevé des fonds sous-marins du cap Chukchi. C´est la troisième mission cartographique américaine de ce type après celles de 2003 et 2004. Les Etats-Unis travaillent, en fait, depuis quatre ans dans l´Arctique en vue de préparer leur demande à l´ONU. Ainsi, en décembre dernier, l´Administration Bush a intensifié considérablement l´activité secrète du groupe de travail intersectoriel spécial qui dirige les sondages du fonds océanique dans l´Arctique en vue de soumettre à l´ONU la demande américaine de prétendre à un territoire arctique et aux réserves de pétrole et de gaz, annonce l´influent Harper´s magazine dans son numéro de septembre 2006. D´après les données des chercheurs, l´Arctique recèle plus de 25% des réserves mondiales de pétrole et de gaz. Le projet de budget fédéral des Etats-Unis soumis en février par George Bush au congrès affecte en 2008 huit millions de dollars au travail de ce groupe. «Les Etats-Unis dépasseront la Chine, le Canada et la Russie, même compte tenu de leurs possessions élargies, et deviendront le plus grand pays du monde», écrit le magazine, en ajoutant que les Etats-Unis pourront prétendre aux ressources naturelles d´une valeur totale de 1300 milliards de dollars, y compris les ressources de pétrole pour 650 milliards de dollars rien que sur le plateau continental de l´Alaska.(3)

Par ailleurs, comme le rapporte le journal La Croix, «une expédition danoise est également en route pour l´Arctique pour cartographier les fonds marins au nord du Groenland. Son travail vise à déterminer si la dorsale de Lomonossov, une chaîne de montagne sous-marine qui s´étend du Groenland à la Sibérie, est une extension du Groenland, territoire danois autonome, ce qui pourrait permettre au Danemark de revendiquer une région potentiellement riche en hydrocarbures. Le Canada n´est pas en reste: l´exercice interarmées Nanook, qui se déroule dans la région d´Iqaluit et des régions côtières de l´île de Baffin et du Détroit d´Hudson, est une opération de souveraineté du Canada, qui souhaite désormais montrer qu´il surveille l´Arctique. La banquise fond, mais pas les prétentions des nations qui la bordent. Lundi 20 août, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, et le président américain, George W.Bush, n´ont pas réussi à trouver un accord sur le passage du Nord-Ouest». (4)

«Ce regain d´intérêt pour le cercle polaire s´explique notamment par deux dossiers distincts, réactivés par le réchauffement climatique et la fonte annoncée de la banquise. D´abord, les hydrocarbures. L´augmentation du prix des matières premières et la demande croissante de certains pays émergents comme la Chine poussent à explorer de nouveaux territoires. Or la fonte progressive de la banquise rendra possible l´extraction des richesses de l´océan Arctique. Le second grand dossier est le passage du Nord-Ouest, qui pourrait être ouvert à la navigation commerciale une bonne partie de l´année à partir de 2015-2020». (4)

Le passage du Nord-Ouest paraît clairement situé en territoire canadien, au coeur de la zone des 200 milles marins délimitée par le droit international de la mer. Mais les Etats-Unis et l´Union européenne estiment que le passage du Nord-Ouest relève d´une législation internationale, celle des détroits, au même titre que celui de Gibraltar ou du Bosphore.
Washington et Ottawa ne parviennent pas à se mettre d´accord sur ce sujet, même si des voix se font entendre pour dire qu´il est temps que les Etats-Unis changent d´orientation, notamment pour renforcer la «sécurité continentale». (4)

Guerres US au service de la globalisation

Le gouvernement canadien vient d´annoncer la construction de nouveaux navires de patrouille armés pour l´Arctique et d´un port en eau profonde dans l´extrême nord afin de défendre la souveraineté du pays. Selon le Premier ministre, «l´Arctique canadien est au coeur de notre identité nationale en tant que pays nordique. Il fait partie de notre histoire et il représente le potentiel immense de notre avenir. Défendre la souveraineté de notre pays, rien n´est plus essentiel que de protéger l´intégrité territoriale du Canada, soit nos frontières, notre espace aérien et nos eaux». Pour Jules Dufour, Professeur émérite à l´Université du Québec à Chicoutimi, selon les données de l´encyclopédie canadienne Historica, le Canada soutient que les eaux de l´archipel arctique, y compris le passage du Nord-Ouest, font partie de ses eaux intérieures. Malgré les protestations des Etats-Unis et d´autres pays, le Canada a maintenu sa revendication sur les eaux de l´Arctique... Depuis longtemps, les Etats-Unis contestent les limites du territoire canadien dans l´Arctique. En fait, ceux-ci considèrent cette région du monde comme une zone tampon entre l´ex-Urss et l´Amérique du Nord, une zone stratégique qu´ils seraient les seuls à pouvoir sécuriser.(5) (6)

Un éditorialiste du New York Times écrit: «Pour que la globalisation marche, l´Amérique ne doit pas craindre d´agir comme la superpuissance omnipotente qu´elle est. La main invisible du marché ne fonctionnera jamais sans un poing caché. McDonalds ne peut être prospère sans McDonnel Douglas, le constructeur de l´avion F-15. Et le poing caché qui garantit un monde sûr pour les technologies de la Silicon Valley, ce poing s´appelle armée des Etats-Unis, Air Force, Navy et Marines.» Le professeur Michel Collon a raison d´écrire à propos du contrôle des routes et des gisements d´hydrocarbure: «En fait, depuis la chute du Mur toutes les guerres US ont été au service de la «globalisation». En réalité, pour le droit des multinationales de continuer à imposer leurs règles économiques et sociales injustes, le droit de ne pas payer les matières premières et de piller le tiers- monde. Et en premier lieu, le pétrole et le gaz. Qui contrôle les routes du pétrole peut bloquer l´approvisionnement de ses rivaux (Europe, Japon), les faire chanter et continuer à diriger le monde. Tel est l´objectif permanent de Washington. La recolonisation brutale de toute la planète, l´imposition d´une dictature encore plus étendue que celle dont rêvait Hitler. La proie décisive étant la Chine, avec son immense marché, son taux de croissance phénoménal. Avant de s´en prendre un jour à l´Europe? Mais soutenir l´Euro-Armée n´est pas la solution. Quand Chirac envoie l´armée française en Afrique pour soutenir les pires dictatures et favoriser Total ou Bouygues, il fait la même chose que Bush en plus petit. Et si Bush avait offert à TotalFina sa part du gâteau irakien, on n´aurait pas entendu Chirac».(7)

En définitive, pendant que l´Arctique est en pleine détresse aussi bien au niveau des populations qui y habitent qu´au niveau de la flore et de la faune - on dit que l´ours blanc pourrait disparaître, ne pouvant pas nager indéfiniment -, des pays, principalement ceux qui sont responsables de ce réchauffement climatique, cherchent à accaparer les richesses mondiales restantes en hydrocarbures pour polluer encore plus. Souvenons-nous de l´Alaska, un autre joyau de la nature, dénaturé par les pipes de pétrole. Nul doute que la géopolitique des relations internationales, notamment du fait de la pénurie inexorable des réserves d´hydrocarbures, sera marquée du sceau de la force. Alors le mot de Nietzche «Périssent les faibles et les ratés» sera plus que jamais d´actualité.

1. L´Arctique: http://unep.org/GEO/geo3/french/173.htm
2.http://www.20minutes.fr/article/173376/High-Tech-Les-Russes-cherchent-le-petrole-sous-l-Arctique.php
3. Mondialisation.ca, le 13 août 2007 Ria Novosti, 11 août 2007.
4. Anne-Lucie Acar, avec Yasmine Berthou Benjamin Quenelle: Le dégel de l´Arctique déclenche les convoitises. Journal La Croix 21 août 2007
5. Jules Dufour: Géopolitique et militarisation du Grand Nord canadien Mondialisation.ca, le 26 juillet 2007 www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=6404
6. Encyclopédie Historica: le 1er juillet 1909. http://thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?
7. Michel Collon: Pourquoi font-ils ces guerres? Site Internet. Centre de recherche sur la mondialisation.

Pr Chems Eddine CHITOUR

Source : l'expression

«La convention de l´ONU pour le droit de la mer, élaborée en 1982 à Montego Bay, et entrée en vigueur en 1994, définit les principes généraux de l´exploitation des ressources maritimes. Après ratification de la convention, les pays ont jusqu´à dix ans pour déposer des revendications sur les fonds marins, s´ils veulent étendre leur souveraineté au-delà de leurs eaux territoriales. Des revendications qui ne peuvent être prises en compte que si la nation concernée apporte les preuves scientifiques que la partie convoitée est bien le prolongement de son plateau continental. Dans l´océan Arctique, la dorsale Lomonossov, une chaîne de montagnes sous-marine qui s´étend de la Sibérie au Groenland, est l´objet de toutes les convoitises. Le ´´premier pas´´ russe est loin d´avoir laissé les voisins insensibles. Le Danemark est entré dans la course le 14 août. Pendant cinq semaines, 45 chercheurs de ce pays vont passer au crible les fonds marins pour tenter de recueillir des éléments scientifiques lui permettant de ´´candidater´´ auprès des Nations unies. La Norvège revendique, elle aussi sa part du «gâteau arctique» et a déjà déposé une requête en ce sens aux Nations unies. Dans ce pays, on est bien placé pour savoir que le réchauffement climatique est une réalité déjà bien visible. Lundi soir, la ministre norvégienne de l´Environnement a annoncé que des îles, jusque-là inconnues, étaient apparues à la surface de l´océan». (4).

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